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3e PARTIE. — MARQUES PARTICULIÈRES

la notice le mot passager suivi d’un point d’interrogation entre parenthèses ; quand il s’agit d’une cicatrice non encore fermée, on emploie le mot fraîche, et si, tout en étant fermée, elle ne semble pas encore avoir revêtu son aspect définitif, celui de récente.

5. — Les indications d’envies sont accompagnées du qualificatif que leur donne leur possesseur et qui, généralement, en définit bien l’aspect : envie de café, de vin, de couenne, mouches, fraises, etc. Les grains de beauté que les anatomistes appellent nævus pigmentaires punctiformes et qu’en style signalétique nous désignons abréviativement par nævus, tout court, doivent être relevés et localisés avec soin. Leur nombre sur quelques individus dépasse les bornes de toute description. On choisit alors les principaux, et on ajoute la formule générale et beaucoup d’autres. On relève, quand il y a lieu, leur aspect, leur diamètre, etc. Exemple : nævus poilu de 1 c. sur…

6. — Tatouages. La circulaire ministérielle du 23 octobre 1849 recommandait déjà de relever les objets représentés par le tatouage et de ne pas les signaler seulement par l’expression générale de tatoué.

7. — Mentionnons parmi les objets les plus fréquemment représentés : une ancre, une ancre cordée, un cœur {transpercé, enflammé ou saignant, c’est-à-dire avec larmes rouges), un poignard, un buste de femme de profil droit (ou gauche) ou de face, une femme nue, debout ou couchée, en maillot, en telle ou telle position obscène ; des personnages historiques, en tête, buste, mi-jambes ou en pied ; un mousquetaire, etc., ou encore : une ancre, un cœur, un profil incomplets, un tatouage informe, un mousquetaire inachevé, etc.

8. — En cas de doute sur la signification d’une scène ou d’un personnage ou d’une inscription, interroger le détenu et consigner ses explications. On relèvera le texte des inscriptions exactement, en imitant sur la fiche le dessin des lettres et les fautes d’orthographe, s’il y en a. Ainsi les mots du tatouage de la planche 63 seront mentionnés : Pour la dessinés en caractères italiques, et VIE en capitales de corps maigre ; et on ajoutera : en dessous un cœur ombré surchargeant le mot MARIE.

9. — Au point de vue de l’identification, les tatouages présentent l’inconvénient de pouvoir être facilement dénaturés par des surcharges ou même complètement effacés. Aussi, quels que soient leur nombre et leur importance, ne doivent-ils jamais faire négliger le relevé des autres marques et signes particuliers, nævus et cicatrices, etc., énumérés précédemment.

10. — On reconnaît qu’un tatouage est en surcharge à ses ombres plus épaisses et à ses traits élargis et en trop grand nombre. Souvent l’ancienne inscription subsiste et peut encore être lue sous la nouvelle ; on les mentionne alors toutes les deux, comme dans l’exemple précité. Lorsque la noirceur du dessin laisse supposer un dessous