Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/7

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bien vite s’armer d’une lance oubliée chez lui par un soldat, et, s’embusquant au coin d’une rue, frappa, de la pointe le conducteur du peloton : c’est la seule fois que la colère d’Arago se soit archarnée sur un ennemi vaincu ; il était alors âgé de sept ans.

Le père d’Arago, nommé trésorier de la monnaie, alla résider à Perpignan, et le jeune François devint élève externe du collège de cette ville. Il était fort assidu aux jeux des enfants de son âge, et ses études en souffraient un peu. La lecture des classiques français, qui eut toujours pour lui un irrésistible attrait, ne lui causait pas de moindres distractions. Peu capable d’ailleurs de discipline, il négligeait décidément les thèmes et les versions, lorsqu’il apprit par hasard qu’un jeune homme studieux pouvait, sans aucune recommandation, entrer à l’École polytechnique. et y gagner rapidement l’épaulette. Se procurant aussitôt le programme de l’examen, il commença à se préparer seul. Excité bien plus qu’effrayé par la difficulté d’une telle tâche, son esprit actif et désireux de