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Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/27

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frère. Très intelligente, très bonne, très belle aussi, nous dit sa fille, Gilberte, suivant la sagesse du monde, a, dans cette pieuse famille, choisi la meilleure part. Acceptant gravement, sans ambition comme sans faiblesse, les devoirs, les périls et les luttes de la vie, elle sut transmettre à ses enfants les traditions de foi, de dignité et de vertu, précieux héritage de ses pères. Sa piété éclairée n’a jamais repoussé, pour elle et pour les siens, l’usage reconnaissant des biens que Dieu envoie, la recherche des plaisirs que le ciel peut bénir, la paisible jouissance du bonheur partagé.

Jacqueline, souriante et rêveuse, la plus petite dans la maison de son père et la plus aimée, improvisait chaque jour une chanson nouvelle que les fées semblaient lui dicter.

On admirait la charmante enfant sans jamais se Lasser d’elle. Les amis de son père l’invitaient sans cesse, c’était à qui la fêterait le mieux. Gilberte, qui lui servait de mère, se plaignait de ne pas la voir assez.

Biaise songeait à lui-même et à sa prodigieuse enfance quand il écrivait : « Il ne faut pas répéter à un enfant : Que cela est bien dit !