Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/28

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Comme il a bien fait ! Qu’il est raisonnable ! Comme il est sage ! » On disait aussi : Comme il est beau !

Étienne Pascal, fier de ses enfants et digne chef d’une telle famille, fit de leur éducation l’affaire principale de sa vie. Ne voulant travailler que pour eux, il vendit sa charge de Clermont et vint habiter Paris où ils n’eurent pas d’autres maîtres que lui. Sa maxime était qu’il faut tenir l’élève toujours au-dessus de son travail. On le pouvait avec le petit Biaise.

Pour le préparer à l’étude des langues anciennes, oh enseigna au prodigieux enfant les principes généraux du langage ; on lui montrait d’une manière abstraite, si la mémoire de Gilberte a été exacte, ce que c’était que les langues, comment on les avait réduites en grammaire sous de certaines règles, et que ces règles avaient des exceptions qu’on avait soin de remarquer. Cette idée générale lui débrouillait l’esprit et lui faisait voir la raison des règles, de sorte que, quand il vint à apprendre la grammaire, il s’appliquait précisément aux choses auxquelles il fallait le plus d’application.

Si Pascal, soumis à la maxime de son père,