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Page:Bertrand - Gaspard de la nuit, éd. Asselineau, 1868.djvu/30

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Le Provincial, ainsi que nous l’avons dit, cessa de paraître à la fin de septembre 1828. C’est à la fin de cette année, ou au commencement de l’année suivante , que les deux seuls biographes de Louis Bertrand, MM. Sainte-Beuve et Victor Pavie, signalent son passage à Paris. M. Pavie mentionne une soirée chez Nodier, à l’Arsenal, où Bertrand, présenté par Louis Boulanger, son compatriote, lut une « manière de ballade (1) «d’un goût pittoresque, dont le refrain, prononcé d’un voix grêle et chevrotante, stupéfia les assistants. Cette pièce de poésie, dont le narrateur ne cite que deux vers, ne s’est pas retrouvée. M. SainteBeuve a donné en quelques traits de plume un portrait de ce Bertrand de l’arrivée : — « Nous vîmes alors un grand et maigre jeune homme, de vingt-et-un ans, au teint jaune et brun, aux petits yeux noirs très-vifs, à la physionomie narquoise et fine sans doute, un peu chafouine peut-être, au long rire silencieux. Il semblait timide, ou plutôt sauvage. Nous le connaissions à l’avance, et nous crûmes d’abord l’avoir apprivoisé... » M. Sainte-Beuve, en effet, il faut le dire, pour l’honneur des lettres plutôt encore que pour sa gloire, qui peut s’en passer, paraît avoir


de M. T. Foisset, qui étonnent ;t distance par leur audace. La couleur était la plus avancée du temps : le Romantisme monarchiquo et libéral ; toute une discussion sérieuse et éclairée.

(t) Manière est bien le mot : le rythme de la ballade, tel que nous l’ont rendu Théodore de Banville, Le Vavasseur, Prarond et quelques autres curieux des vieui rythmes français, n’était pas encore restauré alors.