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Dans le siècle dernier, Lancisi, Ramazzini, Camper, Layard, Vicq-d’Azyr, Buniva, Leroy, admettaient, en la considérant comme très-exacte, l’origine exotique du typhus. Tous avaient observé sa marche constante de l’est vers l’ouest, et en avaient été frappés. Mais l’absence de rapports entre savants de pays éloignés, et l’absence de voies rapides de communication, firent que les médecins que je viens de citer considérèrent la peste bovine comme provenant de la Hongrie et de la Dalmatie ; aussi, lui donnèrent-ils le nom de peste hongroise, peste de Dalmatie.

Sous le premier empire, les guerres nombreuses et l’invasion qui les suivit donnèrent à quelques-uns de nos vétérinaires et de nos médecins l’occasion de s’assurer de visu, et en prenant des informations minutieuses près des médecins et des officiers étrangers, que la Hongrie n’est pas plus que les autres États du centre de l’Europe un foyer permanent de typhus.

Alors se modifia l’opinion que l’on s’était faite dans le monde vétérinaire sur le sujet qui m’occupe. Ce changement eut lieu surtout sous l’autorité des témoignages de Rodet et d’Huzard père. On admit alors la théorie du cosmopolitisme du typhus ou de son indigénat, comme la désigne encore M. Bouley. L’élite de la science vétérinaire en France et en Italie soutint l’idée nouvelle avec une vraie passion : je citerai d’Arboval, Vatel, Huzard fils, Gellé, Lafore, Delafond, Lessona. Ces vétérinaires cherchèrent même à appuyer leur théorie