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laquelle toute lésion d’une partie sensible est douloureuse ne nous interdit point de soigner le malade et de soulager sa douleur autant que nous le pouvons. Il nous est impossible de préserver un homme des effets de la loi karmique ; mais essayer d’adoucir sa peine, tenter surtout de mettre un terme aux causes qui continuellement produisent d’aussi tristes résultats, qu’est-ce donc qui nous en empêcherait ? Peut-on nier qu’autour de nous tout soit l’effet de causes passées ? Ou dira-t-on que, par suite de la loi de causalité, nous ne pouvons que nous asseoir, les bras croisés, devant le mal ? Voici, à ce qu’il me semble, la vraie manière de voir. Puisque l’état actuel n’est que le produit des activités passées, de même l’état futur sera le résultat de nos activités présentes, et ce que nous devons faire, c’est de nous consacrer, dans toute la mesure de nos forces, à semer des causes capables de générer de meilleurs effets[1].

La croyance au Karma nous détourne des lamentations stériles et paresseuses sur le passé. Elle nous fait accepter dignement, virilement, l’inévitable souffrance. Elle hausse notre cœur et

  1. Voir un article du même auteur (Karma et Amélioration Sociale) dans le Lucifer du mois d’Août 1889. La question s’y trouve plus complètement développée.