pective d’une correction.
Cet acte d’insubordination avait causé une énorme
scandale à l’école. Monsieur le curé en profita
pour démontrer, en un petit discours d’une demi heure,
le danger des caractères orgueilleux et l’avantage
qu’il y a pour un bon chrétien de pratiquer l’humilité
et l’obéissance. Sa voix prenante et son geste onctueux
firent verser quelques larmes aux commissaires,
et ses anathèmes épouvantèrent les petits enfants.
Quant à l’institutrice,
comme elle le disait elle-même,
elle n’aimait pas
à se faire de bile. Et aussitôt
revenue de son ahurissement,
elle profita
de l’attention religieuse
que l’on portait aux
paroles de monsieur le
curé, pour s’attirer les
bonnes grâces du jeune
notaire en le fascinant
de ses grands yeux prometteurs.
Tout alla bien,
du reste, le scandale
causé par la révolte de
Paul Mirot, suivi du discours
du curé, ayant abrégé
l’examen. Quelques pages de lecture, un peu de catéchisme, quelques
règles simples sur le tableau, la distribution des prix
et ce fut tout.
Les examinateurs partis, mademoiselle Jobin renvoya ses élèves, en vacances, sans juger à propos de leur faire la moindre, recommandation — son beau Pierre n’était pas loin.