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Ah ! si ton mauvais sort, malheureux animal,
Te mettait devant moi, que tu finirais mal !
Oui, je te le proteste, une balle sifflante
Te percerait le front, bête sale et puante.
 Tu n’auras pas de peine à te rendre, je crois ;
Tu chéris pour le moins la chasse autant que moi,
Et d’en être privé ce te serait supplice.
Il n’est point, en effet, de plus noble exercice :
Les plus fameux guerriers, en temps d’inaction,
En firent presque tous leur occupation :
Cette occupation est partout rencontrée ;
Et, sans chercher, courir de contrée en contrée,
Ismaël et Nemrod, ces anciens conquérans,
Furent de grands chasseurs dès leurs très jeunes ans.
Les payens ont jugé que la chasse était telle,
Qu’il n’était pour un dieu de passion plus belle :
Diane, dans les bois, courait après les cerfs ;[1]
Apollon poursuivait les oiseaux dans les airs.





  1. On prononce comme s’il y avait cers.