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Page:Bibaud - Épîtres, satires, chansons, épigrammes, et autres pièces de vers, 1830.djvu/79

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 « Si, revenant enfin de leur erreur grossière,
« De Suzanne ils faisaient leur victime dernière !…
« Oui, oui, viendra le temps, où, las de ces horreurs,
« Vous abjurerez tous vos funestes erreurs.
« Mon innocence, alors, vous sera révélée :
« Dieu m’en donne l’espoir, et je meurs consolée. »
Ce discours foudroyant ne les sut point toucher ;
Et Suzanne finit ses jours sur le bûcher.
Heureux le Canada : de ces erreurs fatales
Jamais il ne souilla ses antiques annales,
Et jamais il ne vit un fanatisme ardent
D’un crime imaginaire accuser l’innocent,
Le condamner à mort, le conduire au supplice.
Non, la religion y fut consolatrice ;
Y conserva des mœurs l’aimable aménité,
Et ne s’arma jamais d’un pouvoir redouté.