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C’est curieux de les voir haranguer,
Tous les hivers, concernant les subsides :
Ils sembleraient se plaire à nous narguer,
Par leurs discours et leurs votes sordides.

Ils ne voudraient donner que par lambeaux,
Depuis quatre ans, comme font les abeilles :
Pour leur montrer qu’ils ne sont que des sots,
Nous secourons leur ruche à leurs oreilles.

S’ils chérissaient, comme ils disent, leur roi,
Craindraient-ils tant de délier leur bourse ;
Et croiraient-ils l’état en désarroi,
Si l’on puisait à pleins sceaux à la source ?

Jamais comme eux nous ne serons vilains :
Bien éloignés de marcher sur leur piste,
À tout projet nous donnerons les mains,
Et voterons permanemment la liste.

Dans le bassin nous jetterons un poids,
Le poids pesant de l’aristocratie ;
Et nous verrons éperdus et sans voix
Ces grands fauteurs de la démocratie.

Il vaut bien mieux que nous tournions le rôt ;
Si peu nombreux, nous sommes gens d’élite :
Qui mieux que nous sait faire sonner haut
Son dévoûment, et vanter son mérite ?

De leur guerrier, nommé Salaberry,
Ces Français font une grande parade ;