Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/188

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Elle n’eut pas le temps de mettre à effet cette dernière résolution ; sommée, le 26, de se rendre auprès de l’administrateur en chef, dans la chambre haute, son Excellence, après avoir sanctionné le seul bill passé dans la session[1], lui dit, entre autres choses :

« La chambre d’assemblée s’est encore occupée d’un sujet sur lequel la décision du prince régent lui avait été communiquée ; en regrettant que cette chambre ait pu être induite à perdre de vue le respect qui était dû à la décision de son Altesse royale, il est de mon devoir d’annoncer ma détermination de proroger le présent parlement, et de recourir de nouveau au sentiment du peuple par une dissolution immédiate. »

Ayant reçu avis que Sir John Coape Sherbrooke, lieutenant-gouverneur de la Nouvelle Écosse, avait été nommé capitaine-général de l’Amérique britannique, Sir Gordon Drummond s’embarqua pour l’Angleterre, le 21 mai, et fut remplacé, ad interim, par le major-général Wilson.

Le chevalier Sherbrooke arriva à Québec le 12 juillet. Le premier acte de son administration fut un acte de bienfaisance. Des gelées hâtives avaient fait manquer la récolte dans les parties inférieures du district de Québec, et plusieurs paroisses allaient se trouver dans un dénuement presque absolu. Le nouveau gouverneur s’empressa de leur envoyer des vivres pris dans les magasins du roi, ou achetés sur sa propre responsabilité, et les délivra ainsi opportunément de la famine dont elles étaient menacées.

Les élections faites au printems n’avaient pas apporté un changement sensible dans la composition de l’assemblée. Cette chambre ne jugea pas néanmoins à-propos

  1. L’acte « qui continue pour un temps limité l’acte pour régler les procédures dans les élections contestées ».