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Le 22 juillet, MM. Neilson, Viger et Cuvillier adressèrent, de Londres, la lettre suivante « aux divers comités des pétitionnaires dans les districts de Québec, de Mont-réal et des Trois-Rivières ».

« Messieurs : Après un délai qui doit vous avoir causé autant d’inquiétude qu’à nous-mêmes, ce nous est une tâche bien agréable, que d’avoir à vous annoncer que le comité de la chambre des communes sur le gouvernement civil du Canada doit faire son rapport ce soir. Nous n’avons encore pu nous procurer une copie de ce rapport, mais nous pouvons dire qu’il est décidément favorable aux désirs des pétitionnaires.

« Nous souhaitons qu’il règne, comme ici, par toute la province, un esprit de conciliation, le désir d’éviter tout ce qui peut affaiblir en Canada la confiance du sujet dans la constitution établie, ou détourner l’attention publique de l’avancement du bien-être commun, par le canal des autorités constitutionnelles, et nous désirons surtout qu’il n’y ait aucune manifestation de réjouissance publique, ni rien qui puisse heurter les sentiments de ceux dont les vues ont différé de celles des pétitionnaires pour qui nous avons l’honneur d’agir. »

« Nous croyons à propos de faire remarquer que plusieurs messieurs d’ici, qu’on a supposés en Canada entretenir des préjugés défavorables à la population du Bas-Canada, s’en sont, par leur conduite, montrés les amis. M. Huskisson et M. Wilmot Horton, le 14 courant, dans la chambre des communes, ont parlé décidément en faveur du peuple du Bas-Canada, sans aucune distinction. »

Les recommandations contenues dans cette lettre étaient celles de la sagesse, de la prudence et de la bonne politique. Si elles eussent été faites et bien accueillies, quinze ou seize mois plutôt, que d’inquiétudes,