Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/126

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Le gouverneur n’attendit pas plus tard que le 25, pour communiquer à l’assemblée une censure directe de la manière dont elle avait procédé à l’égard du juge Kerr, quoiqu’il eût lui-même sa part de la censure.

Le vicomte Goderich avait écrit à lord Aylmer, à la date du 12 avril :

« Quant à la requête de l’assemblée, demandant la suspension de M. le juge Kerr, j’approuve entièrement le refus que vous avez fait d’acquiescer à cette demande ; mais je ne puis pas accorder cette approbation aux raisons que vous avez données pour ce refus, dans votre message à la chambre d’assemblée : vous y dites que vous seriez prêt à suspendre le juge de l’exercice de ses fonctions… sur une adresse du conseil législatif et de la chambre d’assemblée conjointement.

« D’après les expressions précédentes et une série de résolutions adoptées par l’assemblée, je conclus que les accusations de cette chambre contre M. le juge Kerr, quoique précédées d’une enquête pour la satisfaction des membres, ne furent précédées d’aucune citation ou audition de la partie accusée. D’après la même source de renseignements, je conclus que votre seigneurie était disposée à agir, dans le cas, de M. le juge Kerr, sur le même principe que celui qui fût appliqué au cas de M. Stuart, c’est-à-dire que la con-

    « Que les résolutions transmises avec le message de son Excellence, et données comme étant des propositions adoptées dans différentes assemblées de propriétaires et d’électeurs du comté de Gaspé, sont des libelles faux, scandaleux et méchants contre cette chambre, et contre le gouvernement de cette province et qu’elles n’offrent aucun motif pour induire à considérer de nouveau l’expulsion de M. Christie, pour mépris de cette chambre ; et que la lettre du dit R. Christie, et les résolutions que l’on prétend avoir été adoptées par certains électeurs du comté de Gaspé, transmises, comme susdit, soient biffées des journaux de cette chambre. »