Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/211

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sentir qu’on s’emporte en injures et en insultes contre celui qui nous communique les ordres de sa Majesté dans cette province. Dire que nous voulons rompre toute communication avec lui, que nous jetons sous la table les dépêches de M. Stanley, sont des idées que comportent les résolutions, qui jamais n’obtiendront mon assentiment. C’est nous qui avons mis des entraves à la « réforme des abus ».

M. Stuart : « Loin de moi toutes ces distinctions nationales, ces expressions exagérées et injurieuses que s’est permises l’orateur de cette chambre. Ces expressions sont extrêmement inconsidérées. Dans ce pays, il est impossible d’empêcher les inconvéniens qui résultent du mélange de la population ; mais est-ce à nous à semer des dissentions et à augmenter l’irritation ? J’ai cru apercevoir dans la discussion plus de personnalités que de raisonnemens… Nous sommes dans un moment de crise ; nous convient-il d’adopter des mesures propres à augmenter l’embarras et à exciter l’irritation ? Est-il conforme aux règles de la raison et de la prudence de tourner contre nous toutes les autorités… Ce n’est pas le peuple qui est mécontent, ce sont ceux qui se mêlent des affaires. Où sont dans ce pays les esclaves dont on parle dans les résolutions ? Peut-être y en aura-t-il un jour, si elles sont adoptées. Ceux qui vantaient tant leur amour pour la liberté, qu’ont-ils fait pour le pays ? Ils ont suscité des mécontentemens, ils ont su exciter les passions… Il est de fait qu’autrefois il y a eu des abus… mais aujourd’hui, quelle nécessité y a-t-il de mettre la chambre en collision avec les autorités locales et extérieures ? Il n’y a pas un homme sensé qui ne convienne qu’une pareille lutte nous serait funeste à tous. De bonne foi se persuade-t-on