Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/212

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que ces résolutions sont de nature à consolider l’état du pays ? Pour moi, j’y vois son malheur, sa ruine et l’esclavage. »

M. Quesnel : « Le gant est jeté ; la majorité a défié tous ses ennemis ; elle a fait une déclaration de guerre… Irons-nous en Angleterre, lorsque nous sommes en guerre avec toutes les autorités de la province ? Contre les règles de la saine politique, nous entreprenons plusieurs guerres à la fois. Nous déclarons la guerre au gouverneur, lorsque nous savons qu’il sera soutenu par les ministres, qui ont déjà approuvé sa conduite. Nous déclarons une autre guerre au conseil législatif, qui, avec beaucoup de raison, se sent appuyé par l’acte qui le constitue. Nous déclarons la guerre à l’administration de la justice, sans songer que c’est la faute de la législature, si le système vicieux sous lequel elle gémit n’a pas été amélioré. Nous attaquons aussi les juges ; s’ils ne sont pas aussi indépendants qu’on le voudrait, à qui la faute ? C’est nous-mêmes qui avons refusé de passer un bill pour assurer leur indépendance. Non contents d’avoir déclaré la guerre aux autorités du pays, nous passons de l’autre côté de la mer, et nous attaquons le ministre colonial lui-même… Je demanderai si nous ne devons pas tout appréhender du résultat de nos démarches. Eh ! qui sont donc nos alliés dans une aussi grande entreprise ?… M. Daniel O’Connell ?… M. Joseph Hume ?… J’ignore où ces résolutions peuvent nous conduire : s’il n’en résulte point de trop grands troubles, il en résultera au moins une bien grande réaction. »

M. Gugy : « Une foule d’accusations vagues et hasardées, une multitude d’expressions peu mesurées et injurieuses, l’exagération dans les sentimens, les