Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

coutins et les Kikapous étaient entrés dans leur complot. Ils étaient venus s’établir, en assez grand nombre, près du Détroit, et ils n’attendaient, pour exécuter leur dessein, qu’un renfort de guerriers, lorsqu’ils apprirent que des Outaouais et des Pouteouatamis avaient tué environ cent-cinquante Mascoutins, tant hommes que femmes et enfans. À cette nouvelle, ils se mirent en marche, la fureur dans le cœur, et résolus de ne faire aucun quartier.

Heureusement, le commandant du fort, nommé Dubuisson, fut averti à temps du danger qui le menaçait. Il n’avait avec lui que vingt Français, ou Canadiens ; toute sa ressource était dans les Sauvages amis ; mais ces derniers étaient alors à la chasse. Il les envoya avertir en diligence de se rendre auprès de lui : il fit ensuite abattre les maisons qui étaient hors de l’enceinte de son fort, et prit toutes les autres mesures qu’il crut nécessaires pour soutenir les premiers efforts de l’ennemi. Ses alliés arrivèrent bientôt, et en bon ordre. Il y avait parmi eux des Hurons, des Outaouais, des Sakis, des Illinois, des Malhomines, des Osages et des Missourites, et chaque tribu avait un pavillon particulier.

Les Outagamis avaient construit un fort, à une portée de mousquet de celui des Français. Ils répondirent bravement à la première attaque ; mais le feu continuel qu’on faisait sur eux les força bientôt à creuser de grands trous en terre, pour se mettre à l’abri. Alors, les assiégeans dressèrent deux espèces d’échafauds de vingt-cinq pieds de haut, d’où ils battirent les assiégés avec succès. Ceux-ci n’osèrent plus sortir pour avoir de l’eau, et leurs vivres se consommèrent. Dans cette ex-