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sénat. Lorsque les conservateurs revinrent au pouvoir, M. Campbell eut successivement les portefeuilles de la milice et de la défense, des postes et de la justice, et en 1887 il était nommé lieutenant-gouverneur d’Ontario. Il est commandeur de l’ordre de St-Michel et de St-George.

Caron (René Édouard), l’un des premiers maires de Québec et second lieutenant-gouverneur de la province de ce nom, né à la côte de Beaupré en 1799, mort à la fin de 1876 avant le terme de son administration. Oraison funèbre par l’abbé Hamel ; Vie par Louis Turcotte.

Caron (J. P. R. Adolphe), actuellement ministre de la milice à Ottawa, est fils aîné du précédent. Il naquit à Québec en 1843, et fut élève du séminaire de cette ville, de l’université Laval et de l’université McGill. Il se mêla encore jeune aux luttes politiques et eut le portefeuille de la milice en 1880. Pour reconnaître les services qu’il rendit au pays, durant les troubles du Nord-Ouest en 1885, il fut créé commandeur de l’ordre de St-Michel et de St-George, le 25 août de la même année.

Cartier (Jacques), fameux navigateur de St-Malo. — On lui attribue à tort la découverte du Canada ; mais dans trois voyages consécutifs vers ce pays sous les auspices de François 1er, de 1534 à 1542, il parcourut une bonne partie du Canada, et fit connaissance avec les naturels, dont Stadaconé, près de Québec, et Hochelaga, dans l’île où est maintenant Montréal, étaient les chefs-lieux. Il construisit le château fort de Charlesbourg-Royal, au Cap-Rouge, conduisit en Finance Donnacona, le plus marquant des chefs du pays, et revint à son fort, où il fut tellement incommodé par les naturels et par le scorbut qu’il l’abandonna pour retourner en France, et rencontra le vice-roi Roberval qui lui donna ordre de revenir ; mais ils ne tardèrent pas à se perdre de vue, et Cartier se hâta de cingler vers St-Malo. Il conserve la gloire d’être le premier navigateur qui ait assez exploré le Canada pour qu’on puisse dire qu’il a frayé le chemin à ses successeurs. « Cartier, dit le Dictionnaire historique de Liège, fit plus que découvrir ; il visita tout le pays avec beaucoup de soin, et laissa une description exacte des îles, côtes, détroits, ports, golfes, rivières et caps qu’il reconnut. Nos marins se servent encore aujourd’hui de la plupart des noms qu’il donna à ces endroits. » Il présenta lui-même sa