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il tient absolument à ce qu’on s’occupe de lui, et ne peut admettre une raillerie à son adresse.

Ce n’est pas cela, Edgard, vous me jugez mal. Je sais que tous nous sommes sujets à la critique, nul n’est exempt des mauvaises plaisanteries en ce monde. Le monde, personne ne le connait mieux. J’ai étudié tous ses ridicules, ses prétentions, ses dédains jaloux, ses fiertés vaniteuses, ses airs de grandeurs, sous lesquels se cache toujours le parvenu, ses hauteurs sans esprits, ses affectations de convenances, créées pour repousser les capacités, les talents, et élever aux nues les niais, que la fortune dore.

Le masque de l’hypocrisie, sous lequel se voilent les fausses vertus, je l’ai soulevé trop souvent pour en être encore dupe, voilà pourquoi je me soucie fort peu de l’opinion du monde. Je fais ce qui me plaît, et ris des sots qui me regardent.

Si donc on a voulu s’amuser à mes dépens, comme vous voulez me le faire croire, eh bien ! rira bien qui rira le dernier. À tout hasard, je me risque ; si le dénouement m’apprend que vous avez raison, je vous autorise d’avance à publier mon aventure en pamphlets ; vous ne pouvez me refuser. Vous mettrez le titre en grosses lettres «  Une duperie. »

Cependant, avant de terminer, Edgard, il faut que je vous dise, l’on se persuade vite de ce que l’on désire ; c’est pourquoi, ne voulant