Sur cette réflexion charitable, il vint se rasseoir près de Georges pour l’encourager de nouveau.
Au dehors, la bise gémissait ; au dedans une femme pleurait. Et cependant dans ce petit boudoir tout invitait à sourire ; tout, jusqu’aux petits rideaux roses, jusqu’aux mille bibelots qui ornaient la chambre, semblait, au lieu de larmes, solliciter le sourire.
Les beaux cheveux blonds de la jeune femme tombaient dans un négligé charmant sur ses épaules, ses petites mains, blanches et potelées, comme celles d’un enfant, demeuraient croisées au-dessus de sa tête. De temps en temps un profond soupir soulevait son sein, venant rompre le silence qui régnait dans cette pièce, où tous les objets de luxe, de confort étaient réunis : cependant dans ce lieu charmant régnait le désespoir.
Soudain un pas léger se fit entendre, la porte s’ouvrit doucement, une jeune fille de dix-huit ans environ se glissa dans la chambre, alla droit au canapé et se penchant vers l’inconnue l’appela tendrement.
— Noëmie, pardonne-moi de t’éveiller, dit-elle, mais je tenais tant à te voir aujourd’hui.
Noëmie releva la tête, alors ses beaux yeux bleus saphir apparurent à son amie tout baignés de larmes.