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Page:Bibliothèque de l’École des chartes - 1906 - tome 67.djvu/505

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de Lussembourc, qui estoient tout dalès lui ». Dans le manuscrit d’Amiens, il le distingue encore plus des chevaliers de Bohême et de Luxembourg[1] : « Li bons roys de Behaingne, qui tant fu larges et courtois, preux et vaillans, quant il entendi que on se combatoit, apella le Monne de Basèle, qui estoit dalléz lui et de ses chevaliers et les bons chevaliers de son pays de Behayngne et de Luxembourch, qui durement l’amoient, et leur pria et enjoindi especialment que il le volsissent mener si avant qu’il pewist ferir un cop d’espée. » On n’est donc pas autorisé, par le récit de Froissart, à lui donner la nationalité luxembourgeoise.

Si maintenant nous consultons les chroniqueurs allemands et suisses, qui pouvaient être bien renseignés sur leurs compatriotes, nous y trouvons la confirmation de ce que nous avons avancé. Mathias de Neuembourg dit dans sa Chronique[2], en parlant des principaux personnages tués à la bataille de Crécy : Et ceciderunt inter alios : Johannes rex Bohemie cecus, Rudolfus dux Lothoringie, comes Flandrie, comes de Blas[3] nepos Franci, S. comes de Salmis, dominus de Rodebach, item [Henricus[4]] Monachi de Basilia, Heinricus de Klingenberg milites, Heinricus de Ratzenhusen et alii plures electi[5].

Un chroniqueur bernois, Conrad Justinger, dans sa Berner chronik vom Anfange der Stadt Bern bis in das Jahr 1421, affirme aussi que ce chevalier était de Bâle et appartenait à la chevaleresque famille des Münch, ou Moine. Voici, au reste, le passage qui le concerne[6]. Le roi de Bohême, demandant une per-

  1. Éd. Luce, t. III, p. 420.
  2. Éd. Bœhmer, dans Fontes rerum germanicarum, t. IV, p. 235.
  3. Blois.
  4. Bœhmer dit en note que ce nom est donné par un seul manuscrit ; dans l’autre il y a un espace vide.
  5. Trouillat, qui, dans ses Monuments de l’histoire de l’ancien évêché de Bâle, t. III, p. 838, rapporte ce passage de cette chronique, en l’attribuant à Albert de Strasbourg, donne quelques variantes : « Diu autem in certamine remanserant Alemanni, ita quod multa millia hominum sunt occisa. Ceciderunt inter alios Johannes rex Bohemiæ, qui cœcus fuerat et se ad conflictum per Henricum Monachi de Basilea et H. de Clingenberg milites, fecit adduci, Rudolfus dux Lotaringiæ, comes Flandriæ, comes de Bless nepos Franci, comes de Salmis dictus de Rotbach, H. de Ratsamhusen, Henricus Monachi de Basilea, H. de Clingenberg et alii plures elecli. »
  6. D’après les Publications de la Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le grand duché de Luxembourg, 1865 p. 90 et 91.