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Page:Bibliothèque de l’École des chartes - 1906 - tome 67.djvu/506

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sonne pour le conduire, dit : « Wer ist es, der uns führen sol ? Da sprach sein Diener : Es ist ein Münch (aus dem ritterlichen Geschlechte der Münche) von Basel[1] ». Un dialogue s’engage ensuite entre le chevalier et le roi, qui lui rappelle sa fuite à la bataille de Laupen et s’informe de la tournure que prend l’action. À la fin, le chroniqueur ajoute : Und musst ihn der Ritter in den Stritt fürhen. Da wurden si beid erschlagen[2].

Enfin, Jean de Winterthur dit aussi, d’une façon très positive, que ce chevalier était originaire de Bâle et appartenait à la famille des Moine de cette ville : « Cecidit rex Boëmie… quem ad instanciam suam mangnam robustus et maganimis civis Basiliensis, ex genere suo congnomento appellatus Monachus, duxit ad belli certamina. Qui anbo a prelii tumultu extincti sunt[3]. »

Les chroniques ne sont pas non plus seules à nous fournir des renseignements sur ce personnage. M. A. Münch, dans un article qu’il lui consacre dans l’Anzeiger für Schweizerische Geschichte[4], intitulé : Der « Monne de Basèle » in der Schlacht bei Crécy, und die Beziehungen der Münch von Landskron zum Hause Lothringen, et dans lequel il rejette déjà l’hypothèse de MM. Kervyn de Lettenhove et Luce, cite deux actes du 23 août et du 1er septembre 1345, par lesquels Henri, dit le Moine « de Baille ou de Baile » et son frère Brokart, chevaliers, se déclarent vassaux de Raoul duc de Lorraine, en retour d’un don qu’il leur fait de mil petits florins de Florence. En dehors de ces deux pièces, il en indique une autre du 26 février 1322, par laquelle le duc Léopold d’Autriche lui donne 40 marcs d’argent en récompense de services rendus à la guerre, et encore une du 6 mai 1323, par laquelle il lui donne 20 marcs, pour le même motif[5]. Tous ces actes justifient donc bien l’épithète d’« usé en armes » que lui donnent Jean le Bel et Froissart.

  1. « Qui nous conduira ? Son serviteur répondit : c’est un Moine (de la chevaleresque famille des Moine) de Bâle. »
  2. « Et le chevalier le conduisit dans la bataille, et tous deux y furent tués. »
  3. Archiv für Schweizerische Geschichte, t. XI, p. 238.
  4. 1891, p. 211-214.
  5. Nous le voyons encore figurer avec son frère Burckard (ou Brokart) dans une sentence arbitrale rendue le 11 juin 1346 par l’archidiacre de Salsgau, à propos d’un différend entre l’abbaye de Bellelay et les Münch de Landscron. En vertu de cette sentence, l’abbaye dut payer une redevance annuelle de 191 livres de fromage aux dits Münch pour des pâturages et des forêts qu’elle tenait d’eux en