Page:Bignon - Du chloral hydraté.djvu/20

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Donné d’heure en heure, le chloral agit comme calmant. Nous allons maintenant affirmer ces résultats par l’exposition de quelques expériences faites par MM. Horand et Peuch.

Expérience Ire. — On fait avaler à un chien griffon âgé de deux ans, quatre grammes d’hydrate de chloral, en solution dans vingt-cinq grammes d’eau distillée. Cinq minutes après, le chien étant abandonné à lui-même effectue un mouvement de manège à droite et arrive ainsi à tourner une fois ou deux sur lui-même, mais alors ses pattes s’enchevêtrent, il tombe sur le côté et ne tarde pas à s’endormir. La respiration est calme, les membres sont flasques, la sensibilité est émoussée ; ainsi, quand on pince une patte, l’animal entr’ouvre les yeux, soulève un peu la tête, et parfois pousse de légères plaintes. Au bout d’une demi-heure la respiration devient difficile, laborieuse, chaque inspiration est profonde, pénible, l’animal fait de violents efforts pour respirer. En même temps, des frissons se remarquent sur tout le corps, ils sont tellement prononcés qu’il est impossible d’explorer le pouls. La dyspnée s’accuse de plus en plus, la respiration devient stertoreuse, et à chaque expiration, entre les commissures des lèvres violemment soulevées, apparaît un flot d’écume formée par de la salive épaissie et spumeuse. Par intervalles pourtant, la respiration devient calme et les frissons disparaissent ; la sensibilité persiste toujours. L’animal dort ainsi pendant deux heures ; de plus il reste somnolent ou assoupi pendant deux heures et demie ; puis il reprend peu à peu sa gaîté et sa pétulance ordinaires.

Expérience IIe. — On se propose d’examiner plus particulièrement l’état de la circulation et de la respiration.