Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/121

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et produit des mouvements ; un autre travail consiste dans la flexion de la jambe sur la cuisse pendant trois à quatre minutes ; un autre consiste à contracter violemment les muscles du cou ; nous avons eu recours à toutes ces expériences.

Le résultat commun à toutes les épreuves a été une augmentation notable de la pression sanguine, égale en moyenne à 30 millimètres de mercure ; c’est une augmentation plus considérable que celle du travail intellectuel. Ainsi, chez M. V…, une flexion forte de la jambe pendant quatre minutes augmente plus la pression sanguine que ne le fait un calcul mental prolongé pendant le même temps. C’est ce résultat que nous avons obtenu en six expériences, toutes concordantes. Le pouls devient plus petit que pendant l’état de repos. Les tracés pléthysmographiques montrent que, pendant ce genre d’expériences, le pouls devient plus petit avec une atténuation du dicrotisme. Nous avons répété un très grand nombre de fois cette expérience sur M. V… et sur d’autres sujets ; nous nous sommes préoccupés de toutes les causes d’erreur qui peuvent se produire, notamment les mouvements et les changements de position du corps ; toujours nous avons vu qu’un effort violent et fatigant, localisé dans les jambes, provoque une élévation de pression. L’effort durait environ quatre minutes, temps nécessaire pour prendre une pression graduellement croissante. Il y avait à la suite de cet effort une assez grande fatigue.

C’est dans ces conditions qu’a été pris le tracé aussitôt après celui du calcul mental (fig. 44). On voit que le travail physique produit une hausse de pression bien supérieure à celle du travail intellectuel.

Il existe une autre méthode pour mesurer la pression de sang avec le sphygmomanomètre. Cette méthode consiste à prendre une contre-pression quelconque et à la rendre constante pendant toute la durée de l’expérience. Voici