Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

On a vu que, d’après Mosler, c’est surtout l’acide phosphorique uni aux terres qui augmente sous l’influence d’un travail intellectuel. Les recherches de Wood ont donné des résultats opposés à ceux de Mosler : la quantité totale d’acide phosphorique de l’urine ne varie pas ; il se produit une légère augmentation des phosphates alcalins et une diminution de 20 à 40 p. 100 de phosphate terreux.

Nous nous arrêterons plus longuement sur les deux dernières recherches faites sur ce sujet, ce sont celles de Mairet et de Thorion.

Mairet[1] a étudié seulement les variations de la quantité d’azote et d’acide phosphorique dans l’urine. Des expériences parallèles ont été faites, d’une part pour étudier l’influence de l’alimentation sur la composition de l’urine, et d’autre part l’influence produite par un travail musculaire ou intellectuel. Bien que l’influence produite par le travail musculaire n’entre pas directement dans le plan de notre livre, nous rapporterons ici les expériences de Mairet, puisqu’on peut de cette manière avoir un point de comparaison entre les influences du travail intellectuel et celles d’un travail physique.

L’étude de l’influence produite par le travail intellectuel a été faite sur deux personnes, dont l’une était l’auteur lui-même. Chez l’un des sujets il n’a été fait qu’une seule série de six jours d’expériences : les trois premiers jours étaient sans travail intellectuel, et, les trois derniers jours, le sujet faisait des traductions allemandes et anglaises pendant cinq heures par jour. Le régime alimentaire était toujours le même, c’était un régime mixte se composant des trois repas suivants :

Premier repas. — 150 grammes de chocolat au lait et 50 grammes de pain.

Deuxième repas. — 170 grammes de soupe à la paysanne ; 100 grammes de pain ; un œuf sur le plat ; 30 grammes de

  1. Mairet. Recherches sur l’élimination de l’acide phosphorique chez l’homme sain, l’aliéné, l’épileptique et l’hystérique. Paris, Masson, 1884.