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Enfin, si on examine le nombre d’élèves qui ont fait les calculs sans faute, on voit que ce nombre est le plus fort le matin avant les classes, et il diminue d’autant plus qu’il y a plus de travail intellectuel.

Un autre genre de calculs a été proposé en 1895 par Richter[1], c’est de donner aux élèves des problèmes d’algèbre et de compter le nombre de fautes avant ou après les classes. L’auteur a fait lui-même un certain nombre d’expériences par cette méthode ; nous les rapportons ici. Les expériences ont été faites au lycée d’Iéna en 1894.

Première série. — Expériences faites le 3 septembre 1894, après la fin des vacances, dans la classe Untertertia, qui correspond environ à la troisième classe des lycées en France (âge moyen : treize à quatorze ans).

Le nombre d’élèves était de 21. Les expériences étaient faites avant la première leçon du matin, pendant 44 minutes. On donne aux élèves d’abord 10 problèmes d’algèbre, puis lorsqu’ils ont terminé on ramasse les copies et on donne 10 nouveaux problèmes, et ensuite encore 10 problèmes, ce qui fait en tout 30 problèmes.

Les problèmes étaient dans le genre de ceux-ci :

(1)               13a — 4b — (5c + 2a) — (6a — 4b) — 2c =
(2)               14a — 6b — (6c + 3a) — (7a — 5b) — 3c =
(3)               18a + 10a — [8a— (13a + 5b)] =

Les 10 premiers problèmes étaient terminés au bout de 17 minutes, deux élèves sur vingt et un n’ont pas tout fini. La deuxième série de 10 problèmes a été terminée après 13 minutes trois quarts, tous les élèves avaient fini.

La troisième série a été terminée en 13 minutes.

Par conséquent la vitesse des calculs a augmenté vers la fin de l’heure.

Les nombres de fautes commises étaient égaux à 19,7

  1. G. Richter. Unterricht und geistige Ermüdung. Halle, 1895.