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ET CRITIQUE

et il les a développés dans l’Elegie à Desportes, publiée seulement en 1587 (Bl., IV, 219 : « Nous semblons aux taureaux... »). Avant lui Cl. Marot les avait paraphrasés intégralement dans sa Chanson 38 (éd. P. Jannet, II, 193.)

P. 25, l. 48. — La belle eau vive. Les mots « surnommée Aqua viva » retombent sur « la maison d’Atry », et non sur « une tres belle dame de la Cour ». — Ensuite la pièce à laquelle Binet nous renvoie n’est pas un sonnet, mais une chanson par stances (Bl., I, 263). — Enfin elle ne commence pas par : La belle eau vive.., mais par :

Ah belle eau vive, ah fille d’un rocher...

P. 26, l. 2. — liberalement. Il faut ici entendre par ces « dons » des gratifications en espèces, qui venaient de temps à autre et irrégulièrement s’ajouter à la pension ordinaire, laquelle était au contraire un traitement fixe.

Dans un compte des dépenses de Charles IX pour octobre-décembre 1572, on voit figurer Dorat, Jodelle et Baïf pour des sommes de 250 à 500 livres tournois. Ronsard n’y figure pas ; en revanche il figure dans la liste des « dépenses faites à l’entrée du roy et de la reyne à Paris en 1571 » pour une somme de 270 livres « à luy ordonnée par Messieurs de la Ville » (Cimber et Danjou, Archives curieuses, 1re série, tome VIII, pp. 355 à 369).

Il sera question plus loin des bénéfices ecclésiastiques, principale source des revenus de Ronsard. Quant à la pension ordinaire, elle s’élevait à 1.200 livres, que Ronsard touchait comme « Aumosnier et Poëte françois du Roy ». Blanchemain (VIII, 39, note 3) et Rochambeau (op. cit., p. 141) ont publié la quittance du 3e quartier de cette pension pour l’année 1563 (Rochambeau a lu 1573). V. encore Marty-Laveaux, Notice sur A. de Baïf, p. xli, note.

P. 26, l. 7. — non assouvir. Source de ce passage, Papire Masson, Historia vitae Caroli IX (Paris, 1577) : « Ex latinis Poetis dilexit Auratum, ex Gallicis Ronsardum Vindocinensem et Baïffium Lazari filium : quos sua Poemata recitantes attentissime audivit. Dabat et eis praemia, non magna, ut brevi redirent, et novi aliquid, deficiente pecunia, meditari cogerentur : Poetas generosis equis similes esse dicens, quos nutriri non saginari oporteat. » (Opusc. réimprimé dans les Additions aux Mémoires de Castelnau, tome III de l’éd. de Bruxelles, 1731.) — Cf. La Popelinière, Histoire de France (Paris, 1581), tome II, p. 219 : « Il (Charles IX) aymoit la Musique et la Poezie jusques à les pratiquer par passe temps, la derniere mesmement incité par Ronsard, Baïf, Dorat et Jamin, ausquels il a faict quelques biens. Mais sans les enrichir (hors le premier), disant que les Poëtes resembloyent, en certaines choses, aux genets et autres genereux chevaux, qu’il faut nourrir sans engresser, afin qu’ils ne deviennent porcs. » (Bibl. Nat., Rés. L21 a 15.) — V. encore Brantôme, qui a presque traduit les lignes de Papire Masson, citées plus haut (éd. Lalanne, V, 281-82).

P. 26, l. 11. — les œuvres de Ronsard. On trouvera deux pièces de vers du roi Charles IX à Ronsard au tome III de l’éd. Bl., pp. 255 et suiv., avec les réponses du poète au roi. Elles furent signalées pour la