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ET CRITIQUE

Mais on aurait tort, car 1° la date de cette résignation, 20 septembre, ne correspond pas à celle qu’indique Binet, « quelques jours apres le 22 octobre » ; 2° cette résignation a été faite par le notaire de Saint-Pater (St-Paterne), en présence de Louis de Bueil, chevalier, seigneur de Racan, de Jacques de Boyer, écuyer, seigneur de St-Sulpice de Roquemeur, et de Jean de Loré, seigneur des Prés (le curé de Ternay n’est pas nommé parmi les témoins) ; 3° le 20 septembre, Ronsard a dicté sa volonté à un notaire, tandis qu’à la fin d’octobre il s’est contenté de l’exprimer oralement au curé de Ternay, et, d’après Binet, « il renvoya le notaire, luy disant qu’il n’y avoit encore rien de pressé... » ; bien plus, si l’on s’en tient à la rédaction de C, Ronsard n’a exprimé d’aucune façon sa dernière volonté dans l’entrevue d’octobre.

L’abbé Froger a bien fait cette distinction, quand, après avoir parlé du testament du 20 septembre, puis de la lettre à Galland du 22 octobre, il ajoute : « On put croire un moment que Galland n’arriverait pas à temps. Peu de jours après avoir écrit cette lettre, le poète, se trouvant plus mal, fit appeler le curé de Ternay, se confessa et reçut la sainte communion. Un mieux léger s’étant produit, il renvoya le notaire qu’il avoit d’abord réclamé. » (Ronsard eccl., pp. 50 à 52.)

Ternay est la paroisse sur le territoire de laquelle se trouvait le prieuré de Croixval. Cf. Hallopeau, op. cit., chap. i, § 3, le Vallon de la Cendrine ; P. Clément, Monographie de Ternay.

Plusieurs pièces des Arch. dép. du Loir-et-Cher mentionnent le curé de Ternay que Ronsard fit appeler à son prieuré de Croixval le 25 ou le 26 octobre 1585. C’est un nommé Pierre Martin. En outre, son acte de décès se trouve dans un registre paroissial de Ternay, qui est actuellement parmi les registres paroissiaux de Villedieu, commune voisine, sous le titre Ternacensis, n° 3. Cet acte, qui se lit à la date de 1591, entre un acte du 22 août et un autre du 14 octobre de la même année, est ainsi conçu : « Icy deceda messire Pierre Martin, apres avoir deservi en dignité et qualité la parrouesse de Terné sept années, et ce après le deces de deffunct le poyte Ronsard, duquel par sa faveur il en avoit esté pourveu ». — Je dois ce renseignement à l’obligeance de M. P. Clément, instituteur d’Artins, qui a ainsi complété et rectifié ce qu’il en avait dit dans sa Monographie des Hayes, p. 42, et dans sa Monographie de Ternay, pp. 14 et 41.

P. 31, l. 10. — fondre en ce pays. Ainsi ce n’est pas à Paris, comme le dit Du Perron, mais simplement à Montoire, que Ronsard s’est retiré par crainte des huguenots, et cela seulement dans les derniers jours d’octobre 1585 (v. ci-dessus, p. 176, aux mots « gouttes ordinaires ».

Sur la prise du château d’Angers par les protestants (fin de septembre), l’expédition du prince de Condé, venu de la Saintonge en Anjou pour soutenir ses coreligionnaires dans le courant d’octobre, et la dispersion de ses troupes par celles du duc de Joyeuse le 25 octobre les jours suivants dans la vallée du Loir et la direction de Vendôme cf. De Thou, Hist., liv. LXXXII, trad. de 1734, tome IX, pp. 385 396.

Sur le prieuré de Saint-Gilles de Montoire, dépendant de l’abbaye de St-Calais, voir Rochambeau, op. cit., p. 93 ; André Hallays, Jour-