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Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/454

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doux de se reposer, de se bercer dans le vague de $es émotions.

On peut dire avec certitude qu’un des principaux mérites de Rêveuse, c’est d’être une œuvre de femme ; et c’est sans doute ce qui en a fait le succès. Les incor¬ rections même montrent que cette poésie a été enfantée sans guide et seulement par des impressions éprouvées. Elle continue à être femme ; car son second volume, qui semble devoir paraître bientôt, renferme les impres¬ sions graduelles qu’une femme éprouve : elle a été jeune fille, elle est devenue épouse et mère, et son talent a

Ce mariage fut célébré, et le Vert-Vert publia une jolie pièce de vers de M 11 ’ Hermance Sandrin, devenue M rac Lesguillon, et intitulée la Confession, où l’on a re¬ marqué les vers suivants :


Je me confesse encor d’une mauvaise idée,

Pâle et triste rayon dont ma vie est ridée ;

C’est un sombre démon au souffle empoisonneur,

Qui vient en ennemi diviser mon bonbeur ;

C’est un malin esprit, c’est une voix jalouse Qui s’empare de moi, qui me dit qu’être épouse C’est le dernier amour, c’est le dernier fiymen De celui qui reçoit mes serments et ma main :

Que je viens à mon tour, que peut-être une femme A comme moi reçu des baisers de son âme :

Ce passé qui me tue, oh’! je veux le bannir ! •

Je n’ai plus de pensera que pour mon avenir.

Pour son amour sacré, pour sa vive tendresse,

  • Pour ses regards brûlants, pour sa voix qui caresse.

Pour sa bonté de père à me faire obéir,

A me rendre meilleure, à doucement subir Mes devoirs imposés et sans que nul blasphème A nos nœuds éternels ne jette l’analkéme.

Je ne veux plus penser qu’a lui tout dévoué,

A mes ambitions, à mes espoirs voué,

Qui pareil aux chrétiens que leur ferveur immole,