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vons pu nous procurer, a paru en 1643. Foppens n’en fait aucune mention, et Paquot, qui n’a pas été plus heureux que nous, dit que le Clypeus seraphicus doit avoir paru en 1650.

Le P. d’Arenberg célébra, en 1667, son jubilé de cinquante années de religion et de prêtrise. Il mourut le 5 juin 1669, au couvent de Bruxelles, où ses cendres furent déposées dans la salle capitulaire, sous une pierre portant cette simple inscription :

A. R. P. CAROLUS D’ARENBERG, BRUXELLENSIS, JUBILARIUS, EX-PROVINCIALIS, DIFFINITOR ET COMMISSARIUS GENERALIS † ANNO 1669, 5 JUNII.

J.-J. Thonissen.

Joannes à S. Antonio, Bibliotheca franciscana universa, (Matriti, 1732). — Foppens, Bibliotheca Belgica. — Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas. — Relations véritables (Journal de Bruxelles de 1652). — Goethals, Lectures relatives à l’histoire des sciences, etc., en Belgique. — Henne et Wauters, Histoire de Bruxelles.

ARENBERG (Philippe-François, prince-comte D’), duc d’Arschot et de Croy, fils de Philippe-Charles et de Claire-Isabelle de Berlaymont, naquit à Bruxelles le 30 juillet 1625. Il était à Madrid, ainsi qu’on l’a vu, à la mort de son père ; le roi Philippe IV le nomma, malgré sa jeunesse, capitaine de sa garde des archers et chef de la compagnie d’hommes d’armes des Pays-Bas que son père avait commandée : il accompagna ce monarque dans la campagne de Catalogne de 1642. Le 9 juin 1644, l’empereur Ferdinand III érigea en duché la principauté d’Arenberg, en conférant à Philippe-François et à ses descendants le titre de duc : Philippe IV lui permit d’accepter cette grâce ; il donna des ordres au gouvernement des Pays-Bas afin que, dans les actes publics, de même qu’on l’avait appelé jusqu’alors prince d’Arenberg, il fût qualifié de duc à l’avenir[1]. Il le décora de la Toison d’or le 27 octobre 1646.

À cette époque, la cour de Madrid cherchait à renouer les négociations de paix avec les Provinces-Unies dont elle avait provoqué la rupture douze années auparavant. Elle avait compris qu’elle n’y réussirait pas, si elle ne mettait dans ses intérêts la maison d’Orange, et des engagements avaient été contractés, en son nom, envers le prince Frédéric-Henri, pour l’accomplissement desquels un traité particulier fut signé à Munster le 27 décembre 1647. Un des articles de ce traité portait que la princesse douairière d’Orange recevrait, en toute propriété, la terre de Zevenberghe, dans le Brabant septentrional, qui appartenait à la maison d’Arenberg. Le duc Philippe-François n’avait pas été consulté à cet égard : il se montra disposé toutefois, lorsque le roi lui en fit parler, à entrer en arrangement pour la cession de Zevenberghe ; mais une affaire de cette importance exigeait sa présence aux Pays-Bas, et il demanda la permission, que le roi lui accorda, de s’y rendre. Le 12 novembre 1648, il fut convenu entre lui et le gouvernement : 1° qu’il recevrait la somme de douze cent mille florins, comme prix de la terre et baronnie de Zevenber-

  1. Voici la lettre que Philippe IV écrivit au marquis de Cartel-Rodrigo, lieutenant de don Juan d’Autriche, gouverneur général des Pays-Bas :
         Marqués de Castel-Rodrigo, etc., el duque de Arschot vie ha representado los motivos que le han obligado para pretender del Emperador, mi hermano, la merced que le ha hecho de erigir su casa y principado de Arenberg en ducado del sacro Imperio, suplicándome que, atendiendo á las causas que á Su Magestad Cesarea le movieron, sobre que el marqués de Caretto, su embaxador, me dió carta suya, le haga merced de concederte licencia para la acetation, y que juntamente os dé órden para que en essos Estados sea tratada la casa de Arenberg en esta calidad : y teniendo considerácion a lo referido, e venido á conceder al duque la licencia que pide. En cuya conformidad dispondreís que por los tribunales y demás partes adonde toca, como le llaman principe de Arenberg, le llamen duque ; que assi lo lengo por bien y procede de mi voluntad. De Çaragoça, á 15 de ottubre 1646. Voici la traduction de cette lettre :
         Marquis de Castel-Rodrigo, etc., le duc d’Arschot m’a représenté les motifs qu’il a eus de demander la faveur que l’Empereur, mon frère, lui a faite d’ériger sa maison et principauté, d’Arenberg en duché du saint-empire, me suppliant de lui accorder la permission de l’accepter, eu égard aux causes qui ont déterminé Sa Majesté Impériale (sur quoi le marquis de Caretto, ambassadeur de Sa Majesté, m’a remis une lettre d’elle), et en même temps de vous donner des ordres afin qu’aux Pays-Bas la maison d’Arenberg soit traitée sur ce pied. Prenant en considération ce qui vient d’être dit, j’ai bien voulu accorder au duc la permission qu’il sollicite. En conséquence, vous ferez les dispositions nécessaires pour que les tribunaux et tous autres que la chose concerne, de même qu’aujourd’hui ils l’appellent prince d’Arenberg, le nomment dorénavant duc : car je le trouve bon ainsi, et telle est ma volonté. De Saragosse, 15 octobre 1646.