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Quarante-cinq séances de plusieurs heures ont, depuis cinq années, été consacrées à l’examen et à la solution de ces innombrables questions de détail.

En terminant cet exposé, nous répéterons ce que disait l’honorable M. Éd. Fétis, alors secrétaire-rapporteur de la Commission, dans son rapport annuel de 1862, afin de répondre aux personnes qui, peu familiarisées avec les travaux littéraires de grande étendue, faisaient peut-être un reproche à l’Académie de retarder si longtemps la publication de la Biographie nationale :

« Vous savez combien les travaux préparatoires d’une entreprise littéraire semblable à celle dont nous sommes chargés sont importants, longs, minutieux et quels soins doivent leur être donnés, si l’on veut éviter, pour la suite, les mécomptes et les regrets. C’est peu de faire vite : il faut bien faire. La rapidité, qui est la règle suprême des actions humaines dans le temps où nous vivons, n’est pas, ne sera jamais applicable à l’élaboration des œuvres d’érudition. Pour celles-ci, il faut, avant tout, la patience, l’attention et la conscience. Laissons courir la vapeur pour tout le reste ; mais lorsqu’il s’agit d’art, de littérature et de science, marchons paisiblement, d’un pas prudent et sûr. Nous irons, d’ailleurs, plus vite ainsi, n’étant pas exposés à faire fausse route et à rétrograder pour trouver une meilleure direction.

» Livrer prématurément une partie quelconque de l’ouvrage eût été une imprudence. Ceux qui nous reprochent de ne pas nous presser, nous critiqueraient vivement, si nous avions péché par erreur ou par omission. Nous n’avons pas recouru à la publicité pour faire connaître, au dehors, les résultats progressifs de nos efforts, parce que nous croyons qu’il ne faut en user qu’avec mesure et seulement lorsqu’on en peut attendre quelque utile effet. »

Pour terminer, nous ajouterons que, depuis sa création, la Commission a subi plusieurs modifications par les démissions et les décès de plusieurs de ses membres, et nous nous montrerions ingrat, si nous ne rendions hommage, à deux d’entre eux, qu’une mort prématurée nous a enlevés, M. le professeur Kickx et Mgr de Ram. Ce dernier a fourni au premier volume de la Biographie un contingent considérable, et sa collaboration, surtout pour l’hagiographie nationale, nous eût été d’un précieux concours pour l’avenir.

Bruxelles, janvier 1866.

Baron de Saint-Genois,
Président de la Commission.