Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 2.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fois à l’occasion d’une récompense que les magistrats lui décernent pour un remède préservatif de la peste qui ravageait si cruellement la ville d’Anvers au siècle de la réforme.

Ce fut surtout de 1576 à 1581 que le docteur Van Bergen déploya son zèle pour l’humanité. Il ne se contenta pas d’offrir son préservatif aux magistrats ni de le déposer dans les officines des pharmaciens, il rédigea en outre un mémoire sur la manière de se préserver du fléau.

Cette dissertation ne fut pas la seule production de l’auteur : son nom se rattache également à deux autres écrits, l’un sur la préservation et le traitement de la goutte et de la pierre, l’autre contenant des consultations de médecins et le traitement des fièvres. Voici la liste des travaux publiés par Van Bergen : — 1° De pestis præservatione. Anvers, 1565, 1586, in-8o. Ibid. Chez Jean Bellere, 1587, in-16 de 25 pages. Cette dernière édition se trouve jointe au livre de Gillis Everaerts, d’Anvers, intitulé : De herbâ panaceâ. — 2° De præservatione et curatione morbi articularis et calculi libellus. Anvers, 1584, in-8o. — 3° De consultationibus medicorum et methodica febrium curatione. Item de dolore penis. Anvers, 1586, in-8o.

C. Broeckx.

BERGER (Jacques) ou BERGÉ, sculpteur, né à Bruxelles, le 15 mai 1693, y décédé le 16 novembre 1756. Il était fils de Louis Berger et d’Élisabeth Vanden Borre. Après s’être exercé quelque temps à la sculpture, il se rendit à Paris et entra à l’atelier de Nicolas Couston ; puis il partit pour l’Italie et séjourna plusieurs années à Rome, s’y livrant avec ardeur et succès à la pratique de son art. Revenu dans sa ville natale, en 1722, il s’y fixa et fut admis franc-maître sculpteur dans la Corporation des quatre couronnés (métier des maçons, tailleurs de pierre, sculpteurs et ardoisiers). Plus tard on lui confia la direction de l’académie de dessin ; il vécut dans le célibat, et à sa mort fut enterré dans l’église de Sainte-Catherine. Les auteurs qui eurent à le mentionner dans leurs écrits le nomment, les uns Berger, les autres Bergé ou Vergé. Il est le plus connu sous le nom de Jacques Bergé, ainsi qu’il signait ordinairement les productions de son habile ciseau. On peut signaler de cet artiste des œuvres capitales en Belgique. En 1742, il sculpta pour l’abbaye des Prémontrés, à Ninove, une magnifique chaire de vérité, qui, depuis 1807, est placée dans l’église de Saint-Pierre à Louvain. Elle est formée d’un rocher, surmonté de deux palmiers qui supportent un abat-voix en guise de draperie et entouré d’anges. Au pied du rocher est représentée la Conversion de saint Norbert, le fondateur de l’ordre des Prémontrés. Près de l’escalier est saint Pierre, dans une grotte. Les statues sont de grandeur naturelle. Cette chaire à prêcher est l’une des plus remarquables du pays.

Près de Louvain est l’abbaye du Parc, et dans son église les boiseries ornementées du chœur et le mausolée élevé aux anciens prélats du monastère, par l’abbé De Waerseggher, attestent aussi le talent très-distingué de l’artiste bruxellois. Les boiseries renferment des peintures de P.-J. Verhaeghen : le Baptême du Christ, l’Adoration des mages, la Présentation au temple, le Christ bénissant les petits enfants. Entre les deux premiers tableaux, sous une arcade, est un sarcophage en marbre noir, d’où semble sortir la Mort, qui du doigt montre la table tumulaire sur laquelle sont inscrits les abbés du Parc décédés depuis 1132 à 1728. Aux angles du sarcophage sont les statues de la Foi et de l’Espérance, et au-dessus voltigent des anges, tenant les emblèmes de la prélature. L’arcade a pour couronnement l’image du Temps. Statues et statuettes sont en marbre de Carrare ; sur le socle de l’une d’elles est l’inscription : Jacobus Bergé invenit et fecit, 1729. — Dans le chœur de la même église l’artiste plaça, en 1738, des stalles en bois, ornées de sculptures ; elles ont été enlevées et vendues en 1828.

Pour la cathédrale de Saint-Bavon, à Gand, il exécuta, en 1745, le monument funéraire du quatorzième évèque, monseigneur Jean-Baptiste Desmet. Le prélat, en habits sacerdotaux, est à demi couché sur sa tombe. La statue est en marbre blanc, d’un dessin correct et d’un