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frappé au millésime de 1551, et dont un exemplaire, unique peut-être, est parvenu jusqu’à nous, a été décrit dans la Revue de la numismatique belge, tome Ier, 2° série. Il offre à l’avers : Laboratis… 1551, et, au milieu d’une auréole, le Christ portant sa croix ; au revers, l’écusson armorial d’Audenarde, surmonté de la valeur du méreau : douze deniers, et des deux côtés des lunettes verticalement placées. En 1555, Guillaume Blanstrain grava un nouveau sceau pour l’hôpital de Notre-Dame de Sion.

Quand parut l’édit de Charles-Quint du 13 avril 1551, qui réglementait l’orfévrerie, prescrivant aux orfévres établis dans les localités où il n’existait ni doyens, ni jurés du métier, de soumettre leurs poinçons et leurs travaux au serment de la corporation d’une des cités voisines, Guillaume Blanstrain, alors le seul orfévre d’Audenarde, s’adressa à l’empereur, lui exposant dans sa requête la situation défavorable que lui faisait l’édit impérial. Forcé de soumettre ses ouvrages d’or et d’argent à l’examen et à l’approbation des doyens ou sous-doyens de Gand, il était ainsi astreint à de fréquents déplacements. Cette requête n’eut, et ne pouvait avoir aucun résultat.

On attribue aussi à Guillaume Blanstrain le sceau de l’échevinage et de la bourgeoisie d’Audenarde : cette belle œuvre sigillaire a, en effet, une certaine identité d’exécution avec le méreau de 1551. Le scel scabinal audenardais représente, au milieu, les armes de la ville, surmontées de deux petits lions et accostées de deux dragons ailés. La légende porte : + S. Scabinar et Burgens. Aldenard. Le contre-scel est un chardon, avec la légende : + Clavis : Srgilli : de : Aldenardo.

Edm. De Busscher.

Revue de la numismatique belge, t. I et V, deuxième série (Ed. Van der Straeten).

BLANSTRAIN (Roland), orfévre et graveur de sceaux à Audeuarde, travaillait dans la seconde moitié du xvie siècle. Les dates de sa naissance et de son décès sont ignorées. On connaît de ce graveur sur métal le beau scel de la ville et de la châtellenie d’Audenarde, qu’il confectionna en 1556, au module de sept centimètres. Il représente les armoiries de la cité et de la châtellenie, avec la légende : Sigillv ∞ obligatorium ∞ civitatis et castellanie ∞ Aldenard. Ce sceau s’employait pour sceller les contrats des rentes que la ville et la châtellenie créèrent en remboursement des subsides prélevés par l’empereur Charles-Quint.

Roland Blanstrain était fils de Guillaume Blanstrain, et il paraît avoir gravé aussi les coins des monnaies obsidionales d’Audenarde, frappées en juin 1582, pendant le sièége de cette ville par Alexandre Farnèse. Ces espèces de méreaux, en étain, étaient au nombre de six, différant de module et de valeur nominale. Cinq de ces pièces portaient la légende : Spes nostra Deus ; trois avaient de face l’écusson communal ; une, les écussons de Flandre et d’Audenarde ; une autre la marque urbaine : les lunettes couronnées ; la dernière une croix fleurdelisée, formant rosette gothique. Roland Blanstrain laissa un fils, du même prénom que lui, lequel exerça, durant quelques mois seulement, le métier paternel, et mourut dans un âge peu avancé. Les registres communaux le citent assez fréquemment, à titre de priseur juré des objets d’or et d’argent vendus à l’enchère publique.

Edm. De Busscher.

Revue de la numismatique belge, t. I et V, deuxième série. — Messager des arts, Gand, 1826.

BLASEUS (Jacques), évêque de Namur et plus tard de Saint-Omer, né à Bruges, vers l’année 1540, mort le 21 mars 1618. Issu d’une famille honnête, mais peu favorisée de la fortune, il reçut sa première éducation à l’école dite de Bogaerde, institution fondée à Bruges, au commencement du xvie siècle, pour procurer le bienfait de l’instruction à la classe la plus nécessiteuse de la société. Il s’y distingua d’une manière si extraordinaire qu’en récompense de ses succès, de généreux bienfaiteurs lui fournirent les moyens de faire un cours d’humanités. Après avoir terminé ses études, le jeune Blaseus entra au noviciat des Pères Récollets, à Douai. Il devint successivement gardien, professeur de théo-