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VOYAGE D′UNE FEMME

jeunes peupliers et donne l’exemple du travail et de l’épargne ; le loup vorace et poltron, le coyote, le lynx et tout le menu fretin des loutres, des martres, des chats, des lièvres, des renards, des écureuils, aussi bien que tout ce qui vole, depuis l’aigle jusqu’au geai bleu huppé. Puisse leur nombre ne jamais diminuer, en dépit du chasseur qui tue pour se nourrir et pour vendre, et du sportsman qui tue et maraude pour passer le temps.

Mais je n’ai pas encore répondu à cette question si naturelle[1] : Qu’est-ce donc qu’Estes-Park ? Dans le nombre des particularités frappantes de ces montagnes, il faut comprendre des centaines de vallées élevées, petites et grandes, situées à des hauteurs variant de 6, 000 à 11, 000  pieds. Les plus importantes sont : North-Park, occupé par des Indiens hostiles ; Middle-Park, renommé pour ses sources chaudes et ses truites ; South-Park, riche en minéraux, et San-Luis-Park. South-Park, à 10, 000  pieds d’altitude, est une grande prairie herbeuse et bien arrosée qui se déroule sur une étendue de soixante-dix milles, mais que la neige ferme à peu près pendant l’hiver. Des parcs innombrables s’éparpillent donc dans les montagnes, la plupart sans nom ; d’autres, baptisés par les chasseurs ou les trappeurs qui en ont fait leurs rendez-vous temporaires. Toujours situés dans les limites des magnifiques

  1. Et je ne le ferais pas encore, si Henry Kingsley, lord Dunraven et le « Field, n’avaient pas révélé l’existence et les charmes de ces heureux terrains de chasse », avec ce résultat assuré de diriger un courant de touristes vers ce paradis solitaire rempli d’animaux.