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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

grande route et incliner par « Monument-Park », voyage de douze milles parmi des rochers fantastiques ; mais je me perdis, et arrivai à la fin de tous les sentiers qui aboutissaient dans un canyon sauvage. Revenant sur mes pas pendant six milles environ, je pris une autre route, et fis un long trajet sans voir une figure vivante. J’arrivai alors à des gorges étranges avec de merveilleux rochers de toutes les formes, de toutes les couleurs, et après avoir franchi une porte de roc, je tombai sur ce que je savais devoir être Glen-Eyrie, vallon aussi sauvage que peut se le figurer l’imagination. Le sentier passait ensuite au bas d’une vallée fermée, dominée par des pics effrayants paysage froid et sauvage donnant une impression de terreur. Après avoir traversé plusieurs fois un petit cours d’eau, je me trouvai près d’une réunion de maisons à l’aspect délabré, portant le nom arrogant de Ville du Colorado ; deux milles plus loin, j’aperçus, du haut de l’un des sommets des Foot-Hills, les maisons tristes et éparses de l’ambitieuse station d’eaux des sources du Colorado, but de mon voyage de cent cinquante milles. Je descendis, passai une jupe longue et montai de côté, quoique le settlement n’eût guère l’apparence d’un endroit où il fut utile de se conformer aux préjugés. C’est une étrange place, paraissant être encore à l’état embryonnaire, et qui s’étale dans des plaines nues ; cependant, elle prend et prendra encore de l’accroissement. Elle a de grands hôtels très-fréquentés, et la vue des montagnes y est belle, surtout celle du pic de Pike, mais les sources célèbres sont à Manitou, trois milles plus loin, dans un paysage vraiment beau. Cependant, à cause du manque d’arbres