Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 2.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
185
VIE ET ŒUVRE

« Je n’ai pu me retenir et j’ai encore décacheté la lettre de M. Tourgueniev en réponse à la mienne. Je vous souhaite tout le bien possible dans vos relations avec cet homme. Tant qu’à moi, je le méprise, je le lui ai écrit, et termine par là toutes mes relations avec lui, sauf une réparation, s’il le désire.

« Malgré tout mon calme extérieur, dans mon âme grondait quelque chose, et j’ai senti qu’il me fallait exiger de M. Tourgueniev des excuses plus positives. C’est ce que j’ai fait dans la lettre que je lui ai écrite de Novosiolky.

« Voici sa réponse dont je me suis contenté, en lui répondant que les causes qui font que je l’excuse ne résident pas dans l’opposition de nos natures, mais qu’elles sont telles qu’il pourrait lui-même les comprendre.

« En outre je lui ai envoyé une autre lettre, assez dure, le provoquant ; à cette lettre je n’ai pas encore reçu de réponse. Si je la reçois je vous l’enverrai sans l’ouvrir.

« Voilà donc la fin de la triste histoire, et si elle franchit le seuil de votre maison, que ce soit avec ce supplément. »

« L. Tolstoï. »

En même temps, Tourgueniev répondait à la provocation par la lettre suivante :

« Votre domestique dit que vous désirez avoir une réponse à votre lettre. Mais je ne vois pas ce que je puis ajouter à ce que je vous ai écrit. Je