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VIE ET ŒUVRE

qu’une des conditions fortuites de l’instruction[1] ? »

D’ailleurs la conception instruction ne concorde pas entièrement avec celle de savoir lire et écrire :

« Nous voyons des gens qui connaissent très bien tous les faits nécessaires à la science de l’agronomie et le grand nombre des rapports mutuels existant entre eux, et qui ne savent ni lire ni écrire. Ou nous voyons d’excellents chefs militaires, de bons marchands, des gérants, des inspecteurs de travaux, des contremaîtres, des artisans, des hommes tout simplement instruits par la vie, en avoir acquis beaucoup de connaissances et de bon sens, et qui ne savent ni lire ni écrire, tandis que nous voyons des gens qui savent lire et écrire et qui n’ont acquis au moyen de cet art aucune connaissance nouvelle[2]. »

À propos des causes de la contradiction entre les besoins vitaux du peuple et l’art de lire et d’écrire, que lui imposent les intellectuels, Tolstoï indique la marche historique du développement des écoles :

« Les premières écoles fondées ne furent pas des écoles primaires, mais des écoles supérieures…

« … La lecture et l’écriture forment le dernier degré d’instruction dans cette hiérarchie organisée des institutions, ou le premier degré de l’autre extrémité ; c’est pourquoi l’école inférieure ne doit

  1. Œuvres complètes du comte L.-N. Tolstoï, P.-V. Stock, éditeur. Sur les méthodes d’enseignement de la lecture et de l’ècriture, tome xiii, p. 49.
  2. Ib., pp. 47-48.