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Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/221

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chapitre dixième.

— Oh ! elle m’a dit : Ne faites pas de folies, Fatness, ou votre ambition pourra faire parler de vous dans les journaux. » Et là-dessus il partit d’un grand éclat de rire.

Pendant mon séjour à Newbern, le juge West et son frère organisèrent une grande chasse ; le chemin de fer nous transporta à un lieu inhabité, situé à dix-huit milles de là, où l’on trouve en abondance des cerfs et des oiseaux sauvages. Nous passâmes toute la nuit à chasser les blaireaux. La chasse aux renards et aux cerfs prit toute la journée. Au milieu de ces agréables passe-temps, j’abandonnai l’étude pratique de la géographie, qui me sembla pour la première fois quelque peu ennuyeuse, car, grâce à la bonne volonté des habitants de Newbern à me rappeler aux charmes de la société civilisée, j’étais fort en train de me démoraliser, en tant que géographe voyageur.

Pouvais-je, après avoir goûté tant d’aimables distractions, me résoudre à retourner à mes avirons avec un seul repas par jour, et un lunch de biscuits secs ; à ne dormir que sur le plancher d’une cabane de pêcheur où les moustiques et bien d’autres contrariétés m’attendaient ? M’étant rendu compte de la situation, je m’arrachai à l’hospitalité de mes nouveaux amis, et je repris la route de Morehcad, où j’arrivai le mardi 5 janvier, pour descendre le petit Sound, appelé Bogue, dans la direction du cap Fear.

À la brune, je découvris sur le rivage une cabane de gazon élevée sur la plantation du docteur Emmett, et qui avait été abandonnée par quelque pêcheur. Elle