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EN CANOT DE PAPIER.

me servit de refuge pour la nuit, bien que les combats et les aboiements d’une bande de chiens qui voulaient entrer par la porte ébranlée sur ses gonds, ne contribuassent pas beaucoup à mon repos.

Les cours d’eau par lesquels je devais passer devenaient très-difficiles et compliqués à mesure que j’avançais au sud. Je laissai derrière moi les eaux ouvertes du Sound, et j’entrai dans un labyrinthe de petits ruisseaux et de lagunes qui formaient un véritable réseau dans les marais, entre les dunes sablonneuses des îles et la grande terre. La carte du Core-Sound des ingénieurs hydrographes des États-Unis n’allait pas au delà du cap Lookout, et il n’y en avait par conséquent aucune pour me montrer la route de Masonboro. Je devais donc voyager maintenant d’après les renseignements locaux, qui sont des guides peu sûrs.

Par une pluie froide, le canot arriva au village de Swansboro, où M. Mac Lain, principal personnage du lieu, vint me prendre dans mon campement temporaire pour m’emmener à sa confortable habitation, située près de la distillerie de térébenthine.

Dans un rayon de dix milles, à l’entrée de Swansboro, il y a vingt pêcheries de mulets, lesquelles emploient chacune de quinze à dix-huit hommes. Les œufs des mulets sont salés et séchés, puis expédiés à Wilgmington et à Cincinnati. Les oiseaux sauvages abondent à Swansboro, et la chasse est très-giboyeuse ; les pêcheurs prétendent avoir vu des troupes de canards, longues de sept milles, sur les eaux du Bogue-Sound.

À l’état à peu près sauvage, les poneys des marais