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EN CANOT DE PAPIER.

franchis un dangereux banc d’huîtres au-dessus du ruisseau Skull et comment je me trouvai à la plantation Seabrook, sur l’île Hilton-Head, près de deux ou trois anciennes maisons, dont l’une avait été changée en magasin par M. Kleim, du Ier régiment des volontaires de New-York ; il habitait sur l’île depuis 1861. Il m’emmena à sa demeure de garçon, où la cargaison mouillée de la Maria-Theresa fut envoyée à sécher au feu de la cuisine.

Le lendemain 18 février, je quittai Seabrook ; je suivis le ruisseau de Skull jusqu’au Makay et franchis l’embouchure de la rivière May ; puis j’entrai dans le Calibogue-Sound, où une rafale éclata subitement et me chassa dans un ruisseau qui débouchait des marais de l’île Bull.

Quelques cabanes de noirs apparaissaient sur une éminence ; j’appris alors que ce petit bois s’appelait l’île de Buli. Le coup de vent dura toute la journée, et comme il n’y avait pas d’espoir de trouver aucun abri sur le ruisseau, un nègre transporta mon canot sur une voiture pendant quelques milles jusqu’au Bull, qui se jette dans la rivière Cooper, l’un des cours d’eau que j’avais à descendre à partir du Calibogue-Sound.

Arriyé aux rives boisées du Bull, mon conducteur me présenta au chef de l’établissement, petit vieux de chétive apparence nommé Cuffi, qui, si respectueux que fussent ses rapports avec les Yankee men, n’en était pas moins très-désagréable et très-hautain avec les quelques familles qui occupaient les huttes que couvraient de leur ombrage de magnifiques chênes verts.