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Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/61

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chapitre troisième

continuons notre manœuvre et cherchons une issue pour débarquer, quand nous nous trouvons en face d’une grande panthère qui, évidemment, nous surveillait, mais qui s’enfuit à notre approche.

« Notre bagage fut bientôt paqueté, et la carcasse du bateau ayant été démontée et abandonnée, nous roulâmes notre toile pour l’arrimer au fond du havre-sac. Le même jour, à midi, nous retrouvâmes de nouveau le navigable Cold-Brook. En une heure et demie, nous avions remis en place nos couvertures imperméables, emprunté deux avirons à un vieux cèdre, dîné et rechargé le bateau ; tout étant terminé, nous glissons agréablement sur l’eau jusqu’à la rivière Saranac. Le bateau avait trois hommes à bord, les bagages entassés au centre, et encore une fois le fameux chien, qui, assis, la tête haute à l’avant, semblait se considérer comme faisant partie de l’équipage ; le tout, pesant un tiers de tonne, mettait à une sévère épreuve les branches vertes qui formaient la carcasse du canot.

« Remontant le Saranac, nous nous trouvons sur le lac du même nom, long de quelques milles seulement. Quoique battus par le vent et les vagues, les flancs de toile du bateau répondent avec élasticité à l’effort des lames, et nous avancions tranquillement quand, tout à coup, le vent soufflant frais, des vagues à crêtes blanches embarquèrent de l’eau dans le canot. Grâce à l’assistance de nos guides, nous arrivons sur la côte, le soir, à l’abri du vent, et nous débarquons chez Martin. »

Les géographes, les guides et les historiens, en parlant du lac Champlain, lui donnent souvent une longueur