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Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/63

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chapitre troisième

sous forme de chutes et de rapides, dans le lac Champlain. On dit qu’on peut comparer ces lieux pittoresques à la célèbre gorge du Triant, en Suisse.

L’île de Schuyler, sur laquelle nous avions passé la dernière nuit, est à peu près à la même latitude que Burlington. De Port-Douglas, à l’ouest, jusqu’à Burlington, sur la côte orientale du Champlain, la distance est de presque dix milles. Nous déjeunons avant l’aube, et nous passons de bonne heure à la pointe Ligonier. À un mille et demi est le groupe des petites îles qu’on appelle les îles des Quatre-Frères. Plus nous avançons vers le sud, plus le lac devient étroit, jusqu’à ce que nous ayons passé les forges de Port-Henri et le promontoire élevé de Crown, sur lequel sont les ruines du fort français Frédéric, construit en 1731 ; il a une largeur de deux milles seulement.

À huit heures du soir, nous jetons l’ancre à Ticonderoga, non loin de l’embouchure du lac Georges. Il y a par la route de terre quatre milles environ entre les deux lacs. Le ruisseau qui les unit peut être remonté jusqu’à deux milles seulement de la forge, le reste du parcours étant rempli de rapides.

Aujourd’hui (1867), un chemin de fer réunit les lacs Georges et Champlain, et il fournit un portage facile. Les ruines du fort Ticonderoga sont tout près de la station. En allant toujours vers le sud, le lac devient si étroit qu’on peut le prendre pour une rivière. À son extrémité méridionale (vingt-quatre milles de Ticonderoga), est la ville de White-Hall, où le canal Champlain et Hudson se réunit au lac Champlain. Sa ressemblance