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chapitre quatrième

retournai sur les rives du lac George, je ne trouvai plus personne pour m’aider, car le jeune missionnaire pauliste avait rendu son âme à Dieu, et le Père Rosencranz avait reçu sa récompense.

Quand j’eus rejoint mon compagnon David Bodfish, il se plaignit amèrement à moi de la communauté de White Hall, parce que quelques bateliers peu honnêtes s’étaient approprié sa provision de pipes et de tabac pour les deux ou trois jours qui nous restaient à faire jusqu’à Albany. « La valeur de 60 cents (3 francs) de pipes neuves et de tabac, dit David d’un ton fâché, c’est une grosse perte, et un Bodfish n’a jamais été bon à rien sans son tabac. J’ai toujours eu l’habitude de boire des spiritueux pour tenir mes esprits éveillés ; mais dans ces derniers temps j’ai eu recours au tabac, car les spiritueux d’aujourd’hui ne valent pas ceux d’autrefois, lorsque j’étais jeune et que je travaillais dans le vieux Hawkin-Swamp. »

Voyager sur un canal, après avoir fait d’agréables excursions sur les lacs George et Champlain, c’est véritablement très-monotone ; mais pour suivre les cours d’eau, il était nécessaire au Mayeta de traverser le canal Champlain (soixante-quatre milles) et le canal Érié (six milles) depuis White Hall jusqu’à Albany sur le fleuve Hudson, distance totale soixante-dix milles.

Il n’y eut rien de suffisamment intéressant dans le passage du canal qui mérite d’être rappelé, sauf l’effondrement d’une écluse, près Troy, où un bateau fut emporté dans le tourbillon ; il s’ensuivit que cet accident me retint un jour de plus sur les bords du canal. Le