Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/155

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transition incisive.— Votre rentrée au chœur est trop longue, sans effet. Voyez mon esquisse.— Il faut faire une coda au chœur ; il faut conclure. Paddock est au fond du théâtre, appuyé ; il regarde, il écoute, il méprise ! Finissez bien le chœur, puis une ritournelle en majeur assez développée pour que Paddock ait le temps de descendre lentement toute la scène de l’Opéra. Dans cette ritournelle il faut esquisser la figure de Paddock. Je n’insiste pas ; vous m’avez compris, j’en suis sûr.

En somme, le progrès continue. Encore un peu de gris dans les idées, mais c’est mieux. La forme est excellente, et c’est bien écrit. Il n’y a que « je vois le bouffon paraître » dont l’harmonie m’est désagréable. Ut ré, c’est nu et peu flatteur pour l’oreille.— Allons, courage.— Je n’ai rien de nouveau. J’ai le spleen : du noir, du noir, du noir.— Je suis content de vous voir enthousiaste de Victor Hugo, car c’est mon homme ! Lisez la Légende des Siècles, le voyage aux bords du Rhin… X. est toujours ladre, gras, menteur et filou ! — À bientôt, votre vrai ami.