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ET VENGEANCES


L’aube était déjà venue.

En deux minutes, le capitaine s’habilla, ceignit son épée, et alla se pendre à la corde de la cloche du Louvre.

— « Tantan tantan tantan. »

Au bruit de la cloche, valets et servantes accoururent, à moitié vêtus.

— « Braves gens, je suis le fils de l’ancien roi. Regardez. La fleur-de-lys d’or est sur ma langue. Braves gens, la vieille reine a fini de mal faire. Ramassez sa carcasse dans la cour. Les chiens en feront bonne chère. Braves gens, demain matin, au lever du soleil, nous aurons ici notre maître à tous. Vite, donnez l’avoine à mon cheval, et mettez-lui la bride et la selle. »

Le capitaine partit au grand galop. Sur le coup de midi, il arrivait à la tête d’un pont, jeté sur une rivière large et profonde. De l’autre côté de la rivière, arrivait le mari de la vieille reine, monté sur son beau cheval blanc.

Le capitaine tira sur la bride de sa monture, et mit l’épée au soleil.

— « Hô ! là-bas, l’homme au cheval blanc ! Arrête. On ne passe pas comme ça.

— Cavalier, que me veux-tu ?

— Ce que je veux, canaille ? Je veux ta vie. Ce que je veux, rien qui vaille ? Je veux la clef d’or, la clef d’or unique au monde qui pend nuit et