Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/354

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le signe. » Enfin les conclusions du rapport furent adoptées, et une députation de douze membres, dont M. Gallot fut nomme président, eut mission de partir pour Neuilly, et d’aller porter au duc d’Orléans les résolutions ou plutôt les vœux de la chambre.

Il est à remarquer que ni les députés ni leur président n’avaient osé mettre leur signature au bas de la déclaration précitée. Une copie en ayant été envoyée à la commission municipale, M. Mauguin trouva la rédaction adoptée par la chambre tellement contre-révolutionnaire par le fond et si ambiguë dans la forme, qu’il écrivit sur le champ a M. Laffitte qu’une semblable pièce ne pourrait être publiée comme acte du gouvernement que revêtue de la signature des auteurs. Il avait raison.

Car à mesure que le dénoûment approchait, les républicains redoublaient d’efforts. Réunis chez le restaurateur Lointier, ils y délibéraient le fusil à la main. Science politique, connaissance des affaires, position, réputation, grande fortune, tout cela leur manquait. C’était leur faiblesse, c’était aussi leur force. Pouvant tout braver, ils pouvaient tout obtenir. Ils avaient des convictions intraitables, parce qu’il faut avoir beaucoup étudié et beaucoup pratiqué la vie pour arriver au doute. Ils éprouvaient d’autant moins d’hésitations qu’ils se rendaient moins compte des obstacles, et, préparés pour la mort, ils l’étaient par cela même pour le commandement.

Le parti orléaniste les redoutait sans oser les combattre à visage découvert. Il avait donc envoyé