Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/247

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La publicité inattendue donnée à ces étranges détails jeta le trouble au Palais-Royal. M. Sébastiani se vit réduit à contester dans le Moniteur la fidélité du récit de M. Firmin Rogier, qui, à son tour, opposa un démenti formel au démenti de M. Sébastiani. Devant le scandale de ces affirmations contraires l’opinion publique hésitait, lorsque tous les doutes lurent éclaircis, en faveur de M. Rogier, par la lettre suivante adressée au comte d’Aërscnot, président du comité diplomatique :

« M. le comte, le congrès national ayant, dans sa prudence, jugé convenable de consulter le gouvernement de S. M. le roi des Français, dont les sentimens d’intérêt et de bienveillance envers la Belgique lui sont connus, je m’empresse de vous donner communication d’une dépêche que je viens de recevoir de M. le comte Sébastiani. Agréez, etc.

« Bruxelles, 23 janvier 1831.

Signé Bresson. »

La dépêche adressée par M. Sébastiani à M. Bresson, était datée du 11 janvier 1831, et commençait ainsi :

« Monsieur, la situation de la Belgique a fixé de nouveau l’attention du roi et de son conseil. Après un mûr examen de toutes les questions politiques qui s’y rattachent, j’ai été chargé de vous faire connaître d’une manière précise les intentions du gouvernement du roi. Il ne consentira point à la réunion de la Belgique à la France ; il n’acceptera point la couronne pour M. le duc de Nemours, alors même qu’elle lui serait offerte par le congrès. Le gouvernement de S. M. verrait dans le choix de M. le duc de Leuchtemberg une combinaison de nature à troubler la tranquillité de la France. Nous n’avons point le projet de porter la plus légère atteinte à la liberté des Belges dans l’élection de leur souverain ; mais usons aussi de notre droit