Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/123

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Cet énergique mouvement n’obéissait pas, néanmoins, aux lois d’une inflexible unité. Sur la manière dont les questions devaient être posées, tous étaient d’accord ; mais ils ne s’entendaient pas tous sur la manière dont elles devaient être définitivement résolues. La diversité éclatait surtout dans les missions, où, loin des regards des chefs, chaque prédicateur se trouvait livré à ses propres inspirations. Chez les uns, c’était, comme chez M. Margerin, le mysticisme qui dominait ; d’autres, comme M. Jean Reynaud, étaient pleins du génie révolutionnaire, du sentiment démocratique.

Le même défaut d’unité se remarque dans les publications saint-simonlennes, comparées entr’elles. L’Exposition par M. Bazard ; les Lettres sur la religion et politique par M. Eugène Rodrigues ; les Cinq discours de M. Abel Transon ; la Note de M. Olinde-Rodrigues sur le mariage et le divorce ; les leçons de M. Péreire sur l’industrie et les finances ; les Trois familles par M. E. Barrault, les écrits de MM. Pierre Leroux, Jean Reynaud, Charton, Margerin, Cazeaux, Stéphane Flachat, Charles Duveyrier. Enfantin, sur la métaphysique, les arts, l’économie politique ; tous ces travaux sont loin de former un corps de doctrine homogène, complet, et témoignent seulement d’une longue, savante et courageuse élaboration.

Quoi qu’il en soit, tous les efforts divers, le Globe les résumait en les popularisant. Dirigé par M. Michel Chevalier, homme doué de peu d’initiative, mais merveilleusement habile à vulgariser les idées qu’il acceptait, le Globe s’était placé, pour ju-