Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/141

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sur ces hommes, je resterai à côté de lui, pour le leur montrer tel qu’il est. » C’était l’attaque la plus rude qui, jusque-là, eut été dirigée contre Enfantin. « Reynaud, répondit-il sans s’émouvoir, Reynaud lui seul conçoit la mission de haut protestantisme. Il me sait grand, il me voit grand ; il veut protester là ou l’on doit protester, à côté. C’est là que Bazard devrait être, au-dessus de Reynaud. » À ces mots succède un échange de paroles amères entre ceux qui attaquent les idées d’Enfantin et ceux qui les défendent. Une dame, faisant partie de la famille, ayant dit qu’elle repoussait comme immorales les idées émises par Enfantin : oui, oui ! crient plusieurs femmes du haut des tribunes. M. Fournel se prononce contre le Père-Suprême : « Votre doctrine, dit M. Carnot, est la règlementation de l’adultère. » « Le vice est réhabilité » ajoute M. Dugied. De leur côté, les partisans d’Enfantin s’attachent à répondre à toutes les attaques. M. Michel Chevalier s’étonne que, des abus qui ont pu se glisser dans le gouvernement saint-simonien, on vienne conclure à une séparation. M. Duveyrier exprime la conviction que pas un des actes d’Enfantin n’a été un acte individuel, un acte d’égoïsme ; et que les défauts dont avaient souffert les saint-simoniens tenaient précisément à ce qu’il n’y avait pas encore parmi eux cette loi de convenance, de pudeur, de fidélité, que la femme était plus particulièrement propre à apporter. « Je vous déclare, dit M. Talabot, en montrant Enfantin, que cet homme est le chef de l’humanité. » Et s’adressant à M. Transon, M. Barrault