Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/190

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pes exécutant les ordres de leur souverain, rencontrassent une résistance coupable, et que quelques factieux osassent commencer une guerre civile aussi insensée dans son but que funeste dans ses résultats, le soussigné ne fait nulle difficulté de déclarer que ces hommes seraient considérés comme les plus dangereux ennemis de la paix générale par le gouvernement français. » Le langage des ambassadeurs d’Autriche, de Prusse et de Russie ne fut pas moins significatif : tous ils promirent au souverain pontife l’appui de leurs Cours, dans le cas où ses ordres ne rencontreraient pas « une soumission immédiate et sans conditions. »

A la lecture de ces réponses publiées dans le journal officiel de Rome, les Romagnols, surpris et désespérés, s’animent à la résistance. Quelquesuns parlaient encore de céder à la force, mais la plupart n’écoutaient déjà plus que les conseils de leur indignation. Ils faisaient remarquer que, non contents de les vouloir opprimer, leurs ennemis les calomniaient. Ne les avait-on pas appelés, jusque dans la note du représentant de la France, de la France de juillet, des insensés, des factieux ? Et pourquoi ? Ce n’était pas probablement parce qu’ils avaient refusé de porter la cocarde pontificale : aucun ordre de Rome, à cet égard, ne leur était parvenu ; et puis, pour quelle raison une garde, qui n’est ni soldée ni enrôlée par le pape, serait-elle soumise à l’obligation de porter sa livrée ? N’avait-on pas osé dire de la garde civique, gardienne si zélée de l’ordre public et des propriétés, qu’elle s’était érigée en corps délibérant, qu’elle avait prê-